l’accueil de personnes qui ont besoin de soins trop intenses, les condamnant alors à être hospitalisées, manque d’enseignants spécialisés qui dénie le droit fondamental, à des milliers d’enfants, à la scolarité…toutes sortes de manques qui aggravent le handicap et le fixent, alors que souvent des progrès extraordinaires auraient été possibles… mais cela n’intéresse personne…
Pourtant, jamais nous n’aurions cru que ces conditions d’accompagnement déjà très dégradées, en particulier pour les personnes présentant les handicaps les plus complexes (personnes polyhandicapées, avec autisme sévère, avec handicaps rares, avec handicap psychique grave…), allaient encore se dégrader comme c’est le cas aujourd’hui.
Jamais nous n’aurions cru, malgré une mobilisation totale des professionnels pendant la crise sanitaire du Covid pour accompagner et protéger les personnes en situation de handicap qui leur étaient confiées, et soutenir leur famille, que l’ensemble de ces professionnels travaillant auprès des personnes handicapées auraient été laissé de côté et exclu des revalorisations du Ségur, sans que cela n’intéresse personne…
Aujourd’hui, la situation est dramatique, mais cela n’intéresse personne…
Du fait des conditions salariales devenues très défavorables dans le secteur du handicap (pouvant aller jusqu’à 500 euros net de moins pour des salaires inférieurs à 2000 euros par mois), près de la moitié des postes d’accompagnants de proximité sont vacants dans certains établissements. Des établissements accueillant des personnes nécessitant des soins continus n’ont plus d’infirmières. Tous les établissements, et sur l’ensemble du territoire national, sont touchés par ces manques de personnel, mais cela n’intéresse personne.
Le recours à l’intérim est un cercle vicieux. En effet, cela demande un effort supplémentaire pour accueillir et former sans cesse de nouveaux professionnels. C’est une source de démotivation et d’épuisement pour les salariés permanents. C’est une source de maltraitance grave pour les personnes accueillies qui ont besoin de repères et de temps pour rentrer en relation et faire confiance.
Les conséquences en sont une flambée des troubles du comportement, une augmentation du nombre de crises d’épilepsie, une perte des acquisitions… Plusieurs décès sont déjà survenus par manque de personnel, plusieurs hospitalisations en urgence, faute de pouvoir assurer la continuité et la sécurité des soins par manque de personnel, mais cela n’intéresse personne…
Malgré les très nombreuses alertes qui lui sont adressées par les différents acteurs du secteur, familles et associations, cela ne semble pas intéresser non plus le gouvernement, ni d’ailleurs l’ensemble des responsables politiques ou médiatiques…
Aucune prise de parole du Ministre des Solidarités et de la Santé, aucune prise de position du Secrétariat d’Etat en charge des personnes handicapées, aucune question à l’Assemblée Nationale, aucun reportage ou même brève dans les grands médias… nous n’intéressons personne.
Jean-Yves Quillien